Accueil Culture «Les trésors du collectionneur» à la Galerie Saladin : Un petit musée temporaire

«Les trésors du collectionneur» à la Galerie Saladin : Un petit musée temporaire

La galerie Saladin de Sidi Boussaïd inaugure la rentrée artistique avec une remarquable exposition de tableaux de maîtres tunisiens et français réunis sous l’intitulé «Les trésors du collectionneur».

En provenance de collections tunisiennes et françaises, les œuvres exposées sont signées, entre autres, par les grands Aly Ben Salem, Jelel Ben Abdallah, Yahya Turki, Zoubeir Turki, Hédi Turki, Ammar Farhat, Mahmoud Sehili, Ali Bellagha, Ahmed Hajeri, Victor Sarfati, Fathi Ben Zakkour, Alexandre Roubtzoff, Pierre Boucherle, Jules Lellouche, Jacques Bechard, Raymond Besse, Max Moreau et Antonio Corpora.

Une belle occasion à ne pas rater d’ailleurs, celle de voir ces œuvres, dont certaines pas très connues, témoigner des débuts de quelques-uns de ces grands artistes… mais surtout de les voir rassemblées dans un même lieu et  pouvoir ainsi se faire une idée sur l’histoire de l’art en Tunisie, sur ses différents courants, approches et autres influences.

D’ailleurs, ce sont les artistes de l’Ecole de Tunis qui sont les plus présents dans ces trésors du collectionneur. Rappelons qu’il s’agit d’un courant artistique fondé après la Seconde Guerre mondiale par quelques peintres tunisiens et français. Au départ, ce sont  Moses Levy, Pierre Boucherle, Jules Lellouche et Antonio Corpora qui se sont constitués en groupe, en 1936, qu’ils appelèrent le groupe des Quatre. Ils ont été rejoints, en 1947, par Yahia Turki, Ammar Farhat, Safia Farhat, Jalel Ben Abdallah, Abdelaziz Gorgi, Edgar Naccache, Ali Bellagha et Zoubeir Turki qui ont formé le groupe des Dix. Plusieurs de ces artistes ont étudié et/ou enseigné à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis. C’est en 1949 que le courant fut officiellement fondé pour être présidé par Boucherle.

Parmi les œuvres exposées, l’on peut tomber sur différents Aly Ben Salem, dont une bonne partie provient de Suède, comme nous le précise le fondateur et directeur de la galerie, Riadh Souabni; deux dessins-esquisses de Roubtzoff, une série d’aquarelles de Sarfati accompagnée d’une  rare peinture à l’huile. Deux œuvres de Ammar Farhat de deux périodes différentes  dont un bijou de tableau rare réalisé 1942 et dont le châssis lui a été cédé, à l’époque, par Hédi Turki, comme nous l’explique avec passion le galeriste. Cette œuvre est d’une grande valeur artistique car témoignant des débuts de l’artiste.

Au gré des œuvres, l’on peut croiser, également, d’importants et rares Boucherle,  Yahia Turki, Sehili et Corpora. Des œuvres aux valeurs artistiques inestimables qui font partie de  notre patrimoine culturel et qui gagneraient à figurer dans la collection étatique afin de les préserver et garantir leur visibilité pour les générations à venir, comme le signifie Souabni. 

L’on ne peut d’ailleurs rater l’imposante œuvre expressionniste de l’Italien Corpora. Né en 1909 à Tunis et décédé en 2004 à Rome, ce peintre expressionniste et abstrait, qui a côtoyé Giacometti, a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis. Ses principales œuvres sont conservées dans de nombreux musées d’art moderne, notamment à Rome,  Paris, Sao Paulo, New York, Hambourg et Stockholm.

Une importante exposition à voir absolument!

Charger plus d'articles
Charger plus par Meysem MARROUKI
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *